Le nombre de monts sous-marins dans la partie Sud occidentale de l’océan Indien est estimé à 268, dans ce qui est qualifiée de « zone pêchable », soient des parties sommitales à moins de 2000 m de profondeur. L'étude de la composition des communautés benthiques, et notamment de la connectivité entre les zones côtières et hauturières, est déterminante pour imaginer le mode de gestion et de conservation de ces ressources. Le travail sur la "colonne d'eau", permettra de mieux connaitre les communautés pélagiques et leur dynamique, et de comprendre les processus physiques résultant des interactions entre courant et topographie à l’origine de la forte productivité biologique autour du Banc Walters. En faisant ainsi progresser les connaissances scientifiques, le projet vise à déterminer parmi les ressources, ce qui peut être de la teneur des « richesses partagées », de ce qui doit être considéré comme « patrimoine commun de l’humanité », pour ainsi aider à l'identification de zones de protection prioritaire en haute mer.
Caractéristiques des monts sous-marins
Le terme "mont sous-marin" est généralement employé pour des élévations topographiques sous-marines disctinctes de plus de 1000 m. Les monts sous-marins n'émergent pas. Ils sont la plupart du temps d'origine volcanique, mais peuvent parfois être formés par soulèvement tectonique ou par accumulation de boue de serpentine. Cet habitat est l'un des plus vaste environnement du domaine océanique (28 millions de km2), avec une estimation comprise entre 25 000 et 200 000 monts pour les formations importantes, et allant jusqu'à 25 millions pour les petits monts ou dômes de plus de 100 m.
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Les monts sous-marins sont reconnus pour être des agrégateurs de ressources biologiques, notamment en raison des interactions courant-topographie qu'ils induisent. Ils influencent par exemple la cirulation océanique locale, le mélange vertical des masses d'eau, la formation sommitale de cellules de rétention
(Colonne de Taylor). Ainsi, selon leurs caractérisiques (taille, diamètre, distance à la surface, etc.) la force et l'effet des processus physiques varient et peuvent accentuer les processus biologiques. En particulier la production primaire peut être favorisée par des remontées d'eau profondes riches en nutriments, augmentant ainsi la biomasse des compartiments trophiques inférieurs et supérieurs, améliorant l’approvisionnement alimentaire de la faune visitant ces monts sous-marins.
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Vulnérabilité des ressources des monts sous-marins
L’isolement des monts sous-marins rend les mécanismes évolutifs et écologiques très différents de ceux qui opèrent dans l’océan profond qui les entoure. Une partie de la faune benthique qu’ils renferment est composée, entre autres, d’espèces endémiques et d’espèces à développement très lent. Par conséquent, ces écosystèmes sont très vulnérables. La restauration de ces milieux une fois dégradés, dépendra en grande partie de la capacité des larves des espèces structurantes à recoloniser la zone
(proximité des populations sources, connectivité et phénomène d’hypersédimentation). Ces écosystèmes sont importants en termes de biodiversité et de patrimoine génétique. Ils comptent aussi des zones privilégiées par les grands prédateurs pélagiques, les mammifères marins et les oiseaux de mers.
Situés pour la plus part en dehors des juridictions nationales, les monts sous-marins sont au cœur d’un double enjeu : celui de l’exploitation des ressources halieutiques par l’industrie de la pêche et celui de l’exploitation minière offshore.
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Le
Walters Shoal
32°30’S / 44°E
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Découvert en 1963 par la frégate sud-africaine SAS Natal dirigée par le commandant Walters, le Walters Shoal désigne un groupe de monts sous-marins situés à proximité de l'extrémité sud de la ride de Madagascar (700 km au sud de Madagascar, 1000 km à l'Est des côtes d’Afrique du Sud). Il se distingue par des zones peu profondes qui atteignent 18 à15 m sous la surface de la mer et par une importante biodiversité.
Son isolement et sa position dans les eaux subtropicales, relativement froides (19°C), laisse supposer une biodiversité benthique particulière composée d’une part d’espèces endémiques et d’autre part d’espèces à longues vies larvaires et vastes répartitions. Pour ce qui est de la faune migratrice visiteuse du site, SIODFA a indiqué que le lieux était notoire pour les observations de baleines. Cependant, de façon générale, la faune y est presque inconnue.
Le banc de Walters est considéré comme un lieu de pêche productif et actif, mais il est difficile d'obtenir les données des statistiques de pêches pour des raisons de confidentialité industrielle.
Le banc est connu pour avoir été la cible de la pêche de fond par le passé, ainsi que cette dernière décénnie par la pêche profonde aux homards (Palinurus barbarae - Liste rouge de l'UICN) et à la langouste (Palinurus delagoa). La pêche aux requins, à l'aide de filets maillants, à également été rapportée.
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