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OPERATION - Immersion d'un système d'acquisition d'image en continu: une meilleure idée

​©ExpéditionWaltersShoal IUCN/MNHN/IRD/MEN - Sabrina Guduff

Conçue par Hervé Demarcq de l’UMR MARBEC à Sète, l'opération constitue une partie expérimentale de la mission pélagique, prévue pour l'acquisition d'images en continu et en immersion durant 2.5 jours ou 5 jours en fonction des contraintes des relevés du mouillage par l'équipe benthique.

L’idée est, en complément des observations pélagiques, océanographiques et acoustiques classiques, d'observer en un point fixe, les passages éventuels d’espèces pélagiques ou semi pélagiques entre la surface et les parties hautes du Walters Shoal.

Le système est constitué d'une petite ligne de mouillage inox souple comportant 6 caméras (de type Gopro session 4) alimentées par une ou deux batteries rechargeables Lithium-Ion, le tout placé dans des boîtiers étanches, dont l'étanchéité a pu être préalablement testée avec succès grâce au caisson hyperbare du bord. Une caméra plongeante vise le fond à environ 3 m du sol, trois autres sont placées à environ 10 m de profondeur pour visualiser à 360°.

Pour le lien avec les opérations benthiques, la caméra plongeante sur le fond, peut faire une articulation entre les vues pélagiques et benthiques. Les observations sont couplées, d’une part, entre les passages de pélagiques et la fréquentation du fond par des espèces benthiques, d’autre part entre les photos prises toutes les 5 secondes et les observations de visu des plongeurs. L’apport définitif de l'opération dépendra en partie des résultats des deux équipes et de la manière dont ils pourront être combinés. En l'absence d'un échantillonnage exhaustif de la partie supérieure du Walters Shoal, une couronne d’une dizaine de km de diamètre, une première estimation de la de la diversité biologique sur un mont sous-marin tropical sera déjà possible.

La mise en œuvre

Malheureusement Hervé n’a pas pu être à bord comme initialement prévu. Comme le matériel électronique posé est délicat, l'habileté lors du montage et de la mise en route est une vertu nécessaire des monteurs. Les mini-caméras ont été installées à chaque fois par Pascal Cotel et Florence Galletti (IRD), dans leurs boîtiers de plexiglas après recharge des batteries. Un point délicat réside dans l'étanchéité et le graissage du joint des boîtiers. La finalisation du mouillage à été réalisée à bord, avec l'aide précieuse de l'équipage.

La programmation prévue et les contraintes de temps réel imposent des décisions rapides. L’opération est dépendante, pour la mise à l’eau et la récupération, des plongeurs de l'équipe benthique lors de la mise à l'eau par le zodiac, de la météo et des calendriers et temps dédiés aux autres opérations de recherche ou de navigation du bord.

A priori simple, la mise en œuvre pratique n’est pas sans difficulté. Elle est dépendante des aléas habituels (le boîtier de surface, dédié à l'observation des oiseaux, s’est par exemple fendu avant la première immersion) et des délicates contraintes d'étanchéité.

Le système a été immergé une première fois sur un fond de 26m, relativement loin du bateau, pendant une durée d’environ 2 fois 24 h, puis avec 4 caméras et enfin 3, qui ont pu prendre des images en continu à intervalles réguliers de 5 secondes. Une seule caméra prend 35000 photos en deux journées et demie, enregistrées sur des microcartes SD de 200 Go, puis transférées sur disque dur.

Trois caméras sur six et leurs batteries externes associées sont HS à la fin des relevés...

Cela implique, entre autre, la collecte et le traitement adéquat des déchets induits.

Si les images obtenues n’ont pas la beauté de celles des plongeurs, ni ne provoquent les mêmes sensations immédiates, elles n’ont pas le même rôle scientifique et montrent déjà, poissons arc en ciel, requin des Galapagos, calmars (probables)… Viendra une partie de dépouillement après la mission avec la reconnaissance automatique des poissons sur les séries d’images, en terme quantitatifs voire qualitatif, selon la qualité de l’information. Cette phase se fera en association avec des équipes spécialisées en reconnaissance d’image.

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