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OPERATION - Bathymétrie, l'étape indispensable

Si la position du Banc Walters est connue depuis 1962, et si le banc est parfaitement localisé dans les bases de données bathymétriques, ces informations sont loin d’être suffisantes pour mener les travaux prévus dans le cadre de la mission WALTERS SHOAL – notamment la collecte d’échantillons benthiques.

Certes, la zone a déjà été visitée par des navires océanographiques – dont le premier Marion Dufresne en 1976. Ces campagnes ont fourni un certains nombre de relevés bathymétriques dont certains ont été retrouvés à bord du Marion Dufresne. D’autres nous ont été fournis par nos collègues d’Afrique du Sud (du Department of Environmental Affairs, à Cape Town) qui ont réalisé une campagne sur ce mont sous-marin en 2014. Ces précieux documents ont guidé nos premiers milles sur zone… Mais la précision de ces cartes ne nous aide guère à planifier et à réaliser des opérations de dragage et de chalutage benthique qui sont menées deux semaines durant sur le mont. A nous donc de relever le défi de réaliser en peu de temps et avec la précision requise la cartographie du sommet du Banc Walters.

Le Marion Dufresne n’est pas dépourvu d’atouts pour réaliser cette mission. Ce sont d’abord et surtout ses deux sondeurs multifaisceaux (« grand fond » EM122 et « moyen fond » EM710) qui, combinés à un puissant logiciel de cartographie, permettent de visualiser en temps quasi réel la topographie du fond, à la verticale du bateau et sur une distance d’autant plus large que la profondeur sous le navire est importante. Sur des fonds de 600m, la trace au sol est de l’ordre de 900m, de part et d’autre du navire. Sur des fonds inférieurs à 100m, la fauchée n’est plus que de quelques centaines de mètres. C’est là toute la difficulté de cartographier un mont sous marin qui culmine à 18m sous la surface de l’océan !

Bien entendu, un navire de la taille du Marion Dufresne ne peut s’aventurer au sommet de ce mont sans savoir à l’avance qu’il ne rencontrera pas sur sa route d’obstacles susceptibles d’endommager sa coque ni la « gondole » située sous le navire, qui est bardée de sondeurs en tous genres ! D’autant que les documents plus anciens retrouvés dans les archives du Marion Dufresne font état de plusieurs sommets répertoriés à des profondeurs de quelques dizaines de mètres. La cartographie ne peut donc s’effectuer que par des passages successifs le long de trajets de plus en plus proches du centre du mont sous-marin.

L’exercice pourrait durer des jours et de jours pour obtenir une cartographie fine et complète de la zone. Mais là n’est pas l’objectif de la mission WALTERS SHOAL. Pour l’heure, il s’agit avant tout d’identifier des zones peu profondes et facilement accessibles qui pourront être échantillonnées par les plongeurs de l’équipe.

Il s’agit également de mettre en évidence des zones plus profondes suffisamment peu accidentées sur lesquelles l’équipe « benthos » pourra déployer en toute sécurité ses engins de prélèvement. Le déploiement des filets pélagiques en eaux peu profondes nécessite également de connaitre la bathymétrie des lieux.

Gageons qu’au terme des deux semaines que le Marion Dufresne passera sur la zone, la bathymétrie du mont sous-marin sera largement connue, du moins à proximité de son sommet. Elle offre déjà une variété impressionnante de profils bathymétriques et laisse imaginer une histoire géologique tourmentée de cette montagne sous-marine.

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